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Qu'est ce qu'une échographie de stress ?
Il est fréquent que les observations faites au repos soient normales, alors qu’au cours d’un "stress" (mauvaise traduction du mot anglais qui signifie "épreuve dynamique") on peut déceler des anomalies de fonctionnement du cœur.
Depuis longtemps, l’électrocardiogramme (ECG) est enregistré au cours de l’effort dans ce but, mais sa précision est loin d’être parfaite.
C’est pourquoi, depuis une trentaine d’années, l’échographie est proposée en plus de l’ECG pour améliorer la performance du test.
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Pourquoi vous propose-t-on une échographie de stress ?
Principalement pour rechercher un rétrécissement d’une ou plusieurs artères nourricières du cœur : les coronaires.
Le ventricule gauche (une des 4 cavités du cœur) se contracte pour propulser le sang oxygéné dans l’aorte et "nourrir" les différents organes.
Pour fonctionner correctement, le ventricule gauche reçoit lui-même du sang oxygéné grâce aux coronaires. Si une ou plusieurs artères coronaires sont rétrécies (par des plaques d’athérome), le sang passe plus difficilement. Cela peut parfois être suffisant au repos, mais lorsque la demande en oxygène devient importante (lors d’un effort par exemple), cela peut être insuffisant. Votre cœur souffre et vous pouvez alors ressentir des symptômes, comme une douleur dans la poitrine ou un essoufflement.
Si on réalise une échographie à ce moment-là, on observe qu’une partie du ventricule ne se contracte plus normalement.
L’échographie de stress permet également d’évaluer le fonctionnement des 2 valves principales du cœur : la valve aortique et la valve mitrale, et surtout le retentissement sur votre cœur que pourrait avoir un rétrécissement ou une fuite d’une de ces valves lorsque vous faites un effort.
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Déroulement de votre échographie de stress
Il y a 2 façons de réaliser cet examen :
> à l’effort (sur une sorte de vélo conçu spécialement)
> sous dobutamine (médicament qui s’injecte avec une perfusion)
Échographie d’effort
Elle vous est proposée dès lors que vous pouvez réaliser un effort physique suffisant et qu’il n’y a pas de contre-indication (infarctus récent, anévrisme de l’aorte abdominale…). Il n’y a pas de limite d’âge.
Pour évaluer un problème de valve, l’examen se fait toujours à l’effort.
Échographie sous dobutamine
Elle vous est proposée si vous ne pouvez pas faire d’effort significatif (avant une chirurgie de la hanche, du genou, des artères des jambes, d’un anévrisme de l’aorte…) ou si vous avez déjà réalisé un test d’effort chez votre cardiologue mais que votre fréquence cardiaque ne s’est pas suffisamment accélérée. Le médicament injecté simule alors l’effort physique.
Cet examen se déroule dans une salle équipée pour effectuer d’éventuels gestes de réanimation, précaution indispensable lorsque votre médecin suspecte la présence d’un rétrécissement des artères coronaires. Il s’agit en fait de conditions strictement identiques à celles qui sont nécessaires à la réalisation d’un test d’effort simple (électrocardiogramme d’effort).
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Réalisation de l’échographie de stress
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
Vos médicaments
Les médicaments qui sont autorisés avant la réalisation de l’examen vous sont précisés par votre médecin traitant ou votre cardiologue. Le point important porte sur la prise des médicaments prescrits habituellement pour prévenir la survenue de douleurs d’angine de poitrine ou pour traiter votre hypertension. Le traitement bêtabloquant (Tenormine, Lopressor Celectol, Sectral…), ainsi que certaines gouttes oculaires, ralentissent la fréquence cardiaque Ils sont dans la majorité des cas arrêtés au moins 48 heures avant le jour du test, dans des conditions qui sont spécifiées par le médecin qui prescrit l’examen.
A votre arrivée vous seront posées des questions concernant vos symptômes récents ainsi que vos antécédents cardiovasculaires.
La machine utilisée est un appareil d’échographie.
Comme pour une échographie cardiaque simple, on utilise une sonde ultrasonore qui est posée sur votre thorax et qui émet et reçoit des ultrasons. La particularité de l’examen tient à l’enregistrement de la contraction du ventricule gauche ou du fonctionnement des valves tout au long de l’effort et donc pour différentes fréquences cardiaques (au cours de l’examen, le cœur est de plus en plus rapide).
Pour l’échographie d’effort
Vous serez installé sur une sorte de pédalo dont le dossier est un peu incliné. La position de pédalage la plus confortable possible sera recherchée. Des électrodes seront posées sur votre thorax afin de surveiller votre rythme cardiaque, grâce à un électrocardiogramme. Un brassard sera également mis en place pour une surveillance régulière de votre tension artérielle au cours de l’examen. Pendant l’épreuve d’effort, la survenue d’un symptôme, quel qu’il soit, en particulier une douleur dans la poitrine, un essoufflement ou une fatigue doit être immédiatement signalée au médecin ou à l’infirmière.
Pour l’échographie sous dobutamine
Une perfusion sera mise en place. Des électrodes seront posées sur votre thorax afin de surveiller votre rythme cardiaque grâce à un électrocardiogramme et un brassard sera également mis en place pour une surveillance régulière de votre tension artérielle.
Vous serez positionné sur le côté gauche le plus confortablement possible. Il est normal pendant l’examen que vous ressentiez des palpitations qui correspondent à l’accélération du rythme cardiaque induite par la perfusion du médicament. Il est également possible que vous ressentiez une sensation de souffle court, qu’il faudra alors signaler au médecin ou à l’infirmière. La survenue d’un autre symptôme, quel qu’il soit, en particulier une douleur d’angine de poitrine, doit immédiatement être signalée.
En fin d’examen, un médicament "antidote" sera injecté, afin de restaurer au plus vite votre rythme cardiaque normal. La perfusion sera alors ôtée.
A la fin de l’examen, qu’il ait été réalisé à l’effort ou sous dobutamine, vous serez surveillé(e) pendant quelques minutes. Aucun symptôme ne doit persister. Vous pourrez regagner votre domicile par vos propres moyens (voiture ou transport en commun), sauf si le médecin juge que les anomalies observées au cours du test sont telles qu’elles justifient que vous soyez hospitalisé immédiatement (cas exceptionnel).
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L’échographie de stress comporte-t-elle des risques ?
Par le fait qu’elle essaie de reproduire la souffrance du muscle cardiaque, l’échographie de stress expose essentiellement à la survenue d’une crise d’angine de poitrine. Néanmoins, la surveillance permanente par l’électrocardiogramme et l’échographie permettent d’interrompre cette souffrance dans les délais les plus brefs, et l’environnement de réanimation dans lequel cet examen est réalisé permet de traiter toutes les complications qui pourraient survenir.
La présence, dans la même structure, d’une unité de cardiologie interventionnelle et de chirurgie cardiaque permet d’agir rapidement en cas d’exceptionnelle complication grave.
En pratique, des incidents bénins peuvent survenir (palpitations, douleur thoracique) cessant rapidement par l’arrêt de l’examen ou l’injection de médicament.
Des incidents plus sérieux surviennent rarement : dans 0,5% des cas lors d’échographie d‘effort et dans 1 à 2% des cas lors d’échographie sous dobutamine. Il s’agit surtout de problèmes de douleurs prolongées dans la poitrine ou de troubles du rythme cardiaque, nécessitant exceptionnellement une intervention urgente.
Dans notre centre, plus de 30 000 examens ont été réalisés en bientôt 30 ans. Des incidents sérieux sont survenus dans moins de 0,1% des cas (soit moins d’1 cas pour 1 000 examens).
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Quels bénéfices pouvez-vous attendre de l’échographie de stress ?
L’échographie de stress permet de localiser de façon précise le territoire du muscle cardiaque insuffisamment irrigué, qui pourrait s’améliorer grâce à une intervention thérapeutique spécifique (médicaments, mise en place d’un stent, pontage). Il est donc essentiel pour décider d’une éventuelle coronarographie et guider le geste à réaliser. C’est également un outil de surveillance très utile chez les patients ayant bénéficié d’un geste de revascularisation d’une ou plusieurs artères coronaires (examen annule habituellement).
Dans les maladies valvulaires, il permet d’évaluer le degré du rétrécissement ou de la fuite d’une de vos valves, l’importance de son retentissement sur votre cœur, et ainsi de décider du traitement le plus adapté à votre situation (surveillance, traitement médical ou intervention chirurgicale).
Cet examen est important pour la prise en charge de votre maladie. N’hésitez pas à interroger votre médecin et, lors de votre arrivée au CECB, à demander des informations complémentaires, soit à l’infirmière spécialisée qui vous accueillera, soit au médecin qui réalisera l’examen.
Nos médecins proposant cet examen